Aude Labilloy est infirmière puéricultrice. Après quelques années passées en service de réanimation néonatale, elle a fait le choix d’exercer en centre de protection maternelle et infantile (PMI) au sein d’un service de solidarités territoriales. Entre prise en charge des tout-petits et accompagnement des parents, elle nous raconte son quotidien.
Votre métier en quelques mots ?
Je suis infirmière puéricultrice, ce qui signifie que je suis spécialisée dans le soin des enfants et l’accompagnement des parents. Une infirmière puéricultrice peut exercer à l’hôpital, dans un service de pédiatrie ou de maternité par exemple, ou en milieu « extrahospitalier », en crèche, en halte-garderie ou, comme moi, en centre PMI, au sein d’un service de solidarités territoriales. La PMI apporte un service public de proximité pour les familles. Les femmes enceintes et les jeunes parents y sont accueillis, écoutés, conseillés et suivis par une équipe de professionnels de la petite enfance.
Quel est le quotidien d’une puéricultrice en PMI ?
Je travaille à la PMI La Rochefoucauld à Boulogne-Billancourt, une commune dans laquelle il y a beaucoup de naissances ! Nous recevons en consultation des enfants pour des suivis de croissance, les vaccinations, des questions d’alimentation… mais nous travaillons aussi avec les parents. On se déplace ainsi régulièrement pour des visites à domicile auprès de femmes qui viennent d’accoucher. Cela nous permet d’avoir des échanges d’une autre nature et parfois de détecter des fragilités, des inquiétudes, et de mieux y répondre. L’arrivée d’un enfant est une période sensible, le soutien à la parentalité est un aspect très important de notre travail. Depuis quelques mois, je suis aussi référente pour des enfants confiés au Département dans le cadre de la protection de l’enfance, placés en pouponnière ou chez des assistants familiaux. C’est une dimension nouvelle de mon activité, qui s’inscrit cependant dans un travail d’équipe. Je ne suis pas seule face aux décisions importantes, cela donne lieu à de nombreux échanges.
Quel est votre parcours ?
J’ai suivi une formation en soins infirmiers, en m’orientant très vite vers des stages en pédiatrie, avec, en ligne de mire, la volonté d’obtenir mon diplôme de puéricultrice. J’ai donc passé les concours et enchaîné les deux formations. J’ai travaillé pendant six ans au sein du service de réanimation néonatale de la maternité de Port Royal, à Paris. C’est un métier qui demande beaucoup de savoir-faire technique, mais aussi de vigilance et d’attention. J’avais le sentiment de ne pas pouvoir suffisamment accompagner les familles. Au cours de mes années d’étude, j’avais eu l’occasion de réaliser un stage à la PMI de Boulogne-Billancourt et gardé dans un coin de ma tête l’idée d’y revenir… C’est chose faite, depuis quatre ans maintenant !
Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
Tout d’abord, j’ai le sentiment d’exercer mon métier dans de bonnes conditions, d’avoir les moyens de proposer aux familles un accompagnement adapté à leurs besoins. J’aime la diversité de mon champ d’intervention. Elle me permet d’avoir une vision globale des situations, de pouvoir accompagner les enfants et leurs parents sur le long terme, de nouer des liens. Je citerais aussi l’autonomie, car nous avons la chance d’être assez libres dans l’organisation de notre travail. Et bien sûr l’équipe ! Nous travaillons au sein d’équipes pluridisciplinaires, avec des assistantes sociales, psychologues, des pédiatres, des sages-femmes mais aussi en réseau avec les structures de la ville qui interviennent auprès des enfants. Il y a beaucoup de solidarité et d’échanges entre nous, c’est un climat agréable et propice au travail.