Elle a fait des boulevards souterrains son terrain de jeu. Ingénieur à la direction de l’eau, Natacha Brasnus œuvre à la réhabilitation et à l’amélioration du réseau d’assainissement du Département.
En quoi consiste votre métier ?
Lorsque je cherche à le résumer à mon jeune fils de cinq ans, je lui dis que je travaille à la fabrication d’ouvrages souterrains pour faire voyager l’eau de pluie et celle de la salle de bain. Pour les publics plus initiés, je suis chargée d’études et de travaux d’assainissement. Mon théâtre d’opérations : le réseau de canalisations du Département, autrement dit, les égouts, que je contribue à réhabiliter et à optimiser. Certains ouvrages datent du début du siècle précédent, et la plupart ont été construits entre 1945 et le début des années 1970. Ils sont très sollicités et doivent être remis en état régulièrement. Nous avons pour objectif de renouveler 1 % de ce réseau de 628 km chaque année, avec pour ambition de leur offrir une nouvelle durée de vie de cent ans ! Au sein de mon service, nous sommes une dizaine à assurer le suivi des études de conception et celui des chantiers. Nous intervenons aussi dans le remaniement ou la construction de nouveaux ouvrages. Nos collègues du service appui technique et investigation, hydrauliciens ou hydrologues, sont chargées d’optimiser le fonctionnement du réseau. Tout l’enjeu est de prévenir les déversements d’eaux usées vers le milieu naturel en cas de fortes pluies. Nous nous basons sur leurs analyses pour installer des dispositifs de régulation ou des bassins de rétention afin de parer à ce risque.
Un mot sur votre parcours ?
Enfant, je voulais être « ramasseuse de cailloux », car j’étais fascinée par les époux Krafft, le célèbre duo de volcanologues. Mon diplôme d’ingénieur géologue-géotechnicien en poche, j’ai démarré ma carrière dans un laboratoire de géotechnique, où j’ai découvert les questions d’assainissement. J’ai rejoint le Département en 2017, guidée par une recherche de sens, et l’envie de passer du côté de la maîtrise d’ouvrage pour suivre des projets au long cours.
Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
Je décrirais mon bonheur au travail en trois points : une équipe qui place l’entraide au premier plan, le sentiment d’être utile, d’un point de vue sanitaire bien sûr, mais aussi environnemental, puisque l’on agit pour prévenir les risques d’inondation, et limiter les rejets des effluents afin de préserver la biodiversité, et enfin celui de ne pas subir le compromis. On a ici les moyens de proposer des solutions durables, qui répondent aux besoins, sans avoir à arbitrer sur leur qualité.
À quoi ressemble votre quotidien ?
Il est bien rythmé, entre visites de chantiers, rédaction de rapports sur les interventions en cours (je suis en moyenne quatre grandes opérations chaque année), et échanges avec les entreprises de terrain, maîtres d’œuvre ou collectivités partenaires. Côté perso, je pratique l’athlétisme depuis mes dix ans, et suis adepte du lancer de marteau. C’est une discipline de force, de vitesse et de précision. Le parallèle avec mon métier ? Il faut être rigoureux, opiniâtre, et capable de s’adapter, c’est finalement assez comparable à la gestion de chantiers !
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